Bitcherland

Le pays de Bitche, donc : dépaysement garanti. Des villages qui paraissent loin de tout, dans des clairières isolées aux fond d’immenses forêts giboyeuses (grandes chasses concédées, souvent à des allemands, selon le régime spécifique à l’Alsace-Moselle) ou hantées par les militaires du camp de Bitche (devenu bien fantomatique, en effet) ; parfois coincés contre la frontière. Bien qu’on soit encore en Lorraine, on est maintenant dans les Vosges du Nord, avec son grès rouge omniprésent, et des noms de villages totalement exotiques que j’aimerais citer tous. Ici Breidenbach :

mais aussi Loutviller, Haspelschiedt, Goentzenbruck,…pour ceux que j’ai traversés. Et je ne parle pas des gens : un accent spécifique, et une conception spécifique, aussi, du teeeemps qui paaaasse.

Au centre, Bitche , dont le centre, lui-même, est une énorme forteresse au pied et autour de laquelle s’étire la ville de manière un peu lâche (je ne parle pas, ici, de couardise, mais de  forme urbaine), difficile à photographier, de ce fait  :

21 juillet 2024

Dernier écart

Contrairement à l’intitulé de ce blog, je me suis donc aventuré hors de France, et ai poursuivi, encore un jour, cette effraction en allant séjourner une nuit dans ce qui fut une enclave française depuis le règne de Louis XIV et jusqu’à la chute définitive de Napoléon : Sarrelouis, créée (on s’en doute) par le Roi-Soleil. A dire vrai, à part quelques restes de fortifications de Vauban :

c’est plus dans certains noms de rue de cette petite ville, que l’on retrouve des marqueurs de ce passé français, volontiers cultivé pour sa singularité.

A travers le relief décidément bien valloné de cette partie de la Sarre, j’ai regagné ensuite, le pays de Bitche (excroissance orientale du département de la Moselle) via une petite route frontalière perdue au fond des bois :

21 juillet 2024

En descendant la Moselle (4)

La dernière étape de notre balade de groupe fut Trèves (Trier), elle aussi sur la Moselle.

Cité très importante à l’époque romaine, qui fut même, un temps, capitale de l’empire romain d’occident (quand ça chauffait à Rome et que tout commençait à foutre le camp). Les principaux et plus remarquables vestiges de cette glorieuse antiquité sont une porte de la ville ( que sa transformation en église au haut-moyen-âge à préservé du démantèlement), dite porta nigra :

et une « basilique de Constantin », très vaste bâtiment peu à peu grignoté, pendant quelques siècles, par les bâtiments épiscopaux voisins, mais rétablie/ reconstruite dans son état d’origine au XXème siècle.

Ces importantes références avaient values à l’archevêché de Trèves un grand poids ecclésiastique et politique au sein du Saint-Empire germanique, jusqu’à la fin du XVIIIème siècle, puisque son titulaire était l’un des sept princes allemands (trois archevêque et quatre laïcs) auxquels il revenait d’élire l’empereur à chaque succession (vous imaginez, avec ce système, la foire d’empoigne et le montant des achats de voix).

La grande cathédrale, qui en résulte, est pricipalement de style roman rhénan (qui reste influencé par l’architecture carolingienne, ce qu’on ne trouve guère en France) :

Et, pour le reste, la vieille ville est conforme aux canon de ce qu’on s’attend à trouver dans le sud de l’Allemagne :

20 juillet 2024

En descendant la Moselle (3)

En ce mois de juillet la météo reste modérément clémente pour des campeurs. Et c’est en approchant de Metz que notre groupe, juste après avoir planté les tentes, s’est fait copieusement inonder (au moins 5 cm d’eau dans la mienne) par un très gros orage. Nous voici, comme des chiens mouillés, réfugiés sous un préau en attendant que l’eau s’évacue un peu :

Je ne vous re-présenterai pas, ici, Metz de nouveau traversée (comme lors de mon périple de 2017) le lendemain : c’est une ville qui étonne toujours autant, et en bien, ceux qui la découvrent.

Mais le fil de la Moselle nous conduit bientôt aux confins de la France, où elle commence à s’encaisser entre des côteaux porteurs de vignobles, en passant par Sierck-les-bains, avant-dernière agglomération française en rive droite, dominée par un château gardant cette porte de la Lorraine :

Halte agrémenté, cette fois, d’un ciel bleu qui nous à fait retrouver le bonheur des petits déjeuners en camping :

Après quoi on passe en Allemagne ( toujours en rive droite) la rive d’en face (rive gauche) étant devenue, quasi simultanément luxembourgeoise à partir du village de Schengen.

L’image ci-dessous est prise vers le sud depuis la rive allemande du méandre ;  le village avec l’église estt, donc, luxembourgeois :

18 juillet 2024

En descendant la Moselle (2)

La Moselle passe ensuite à Toul, dont le nom évoque la triade des « Trois évêchés  » Metz, Toul et Verdun. C’est à dire que cette ville, désormais bien modeste, accueillait jadis (du fait d’une ancienneté remontant à l’époque romaine) le siège d’un diocèse fort étendu (puisqu’il couvrait la plus grande partie des département 54 et 88, et même un peu plus) ; ce qui lui vaut la présence d’une immense et très lumineuse cathédrale gothique :

que jouxte aussi un très grand cloître. Cet ensemble, ainsi qu’une autre belle église, côtoient, pour le reste, beaucoup de façades sans charme (d’où se détache, parfois, une vieille porte aristocratique) et des commerces offrant des prestations assez mystérieuses, à mes yeux du moins :

Puis passage par la jolie petite cité ancienne de Liverdun, qui domine un méandre de la Moselle et qui était, il y a plus d’un siècle, un lieu de villégiature apprécié des nancéiens :

15 juillet 2024

En descendant la Moselle (1)

Mon véritable circuit cyclotouristique estival a commencé par une semaine en groupe en Lorraine et avec une incursion en Allemagne. Rendez-vous était donné à Nancy ou j’ai débarqué à la gare avec mon frère Jean-François qui n’avait pas manqué d’emporter sa guitare (de poche, cette fois) :

Ai-je besoin de rappeler que la plus belle mairie de France (ex-aequo avec le Capitole de Toulouse ; même époque, même ordonnacement, mais matériaux différents) est celle de Nancy ?

D’où nous sommes allé rejoindre la Moselle  un peu au sud, à hauteur de Neuve-Maison où ne subsistentent que des vestiges de l’activité sidérurgique :

13 juillet 2024

Reprise, dans le Haut Languedoc

Première sortie cycliste estivale de 2024, avec mon comparse Pierre-Emmanuel, sous un ciel bas voire très pluvieux, aux confins de l’Hérault et du Tarn.

Ici, St-Pons de Thomières, aujourd’hui siège du parc naturel régional du Haut Languedoc mais, jadis (du XIVème au XVIIIème siècle), siège d’un modeste évêché (« évêché crotté » comme j’ai déjà dû l’expliquer dans d’autres post en d’autres lieux) dont on devine, ci-dessous, la très modeste cathédrale (émergeant de quelques bâtisses sans charme). Eglise qui présente la particularité d’avoir été retournée ( on pourrait dire : « désorientée »), l’ancienne façade principale (occidentale) étant devenue (à la suite des malheurs des guerres de religion) le mur du fond.

Puis, quelques km plus loin,et hm plus haut, la petite cité médiévale de La Salvetat sur Agout, connue (surtout dans le sud-ouest ?) pour son eau gazeuse :

29 juin 2024

L’Océanie dans l’Indre

A Issoudun, modeste sous-préfecture berrichonne, se trouve, étonnement, l’origine et le siège d’une congrégation missionnaire (le Sacé-Cœur d’Issoudun ») qui s’est, tout particulièment, implantée en Afrique et en Océanie. D’où ces vitraux modernes, inattendus dans une grande église très XIXème, aux motifs et couleurs mélanésiennes :

Mercredi 19 juillet 2023.

Retour dans le Berry

Un nouveau petit cyclo-tour me ramène à Bourges : son superbe palais Jacques Cœur, du XVème siècle :

et ses rues anciennes, et très (trop au goût de certains, sans doute) tranquilles à l’ombre de son immense cathédrale :

Puis, en quelques tours de roues, le long du canal du Berry, totalement abandonné de toute navigation :

jusqu’à Mehun sur Yèvre, aux ruines romantiques du château où mourut le roi Chatles VII ( le « roi de Bourges » restauré sur son trône par Jeanne d’Arc) :

Le 17 juillet 2023.