Délices de Capoue

Après ma campagne des Alpes, me voici donc posé quelques jours près de Cucuron où je retrouve mes filles, mon gendre, 

 et ma petite-fille Madeleine (un an) : 

 Soudain plus de vélo, mais la nonchalance, surtout sous le soleil écrasant de l’après-midi, et la visite paresseuse de villages et monuments alentour : Cucuron :

Cadenet, Loumarin :

Bonnieux, abbaye de Silvacane :

Ce sera dur de se remettre en selle ensuite !

Jacques, le 30/08/17

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Après Draguignan je retrouve le Verdon : au sortir de son grand canyon (au travers du massif calcaire que l’on voit au dernier plan) il forme le lac de retenue de Ste-Croix, immense miroir bleu-vert, au milieu d’un paysage de garrigues :

 non loin duquel je campe une nuit.   Je suis hébergé, ensuite, une nuit, un peu au nord d’Aix-en-Provence, à Venelles (le haut) chez des amis dont la maison de village offre une vue imprenable sur la Montagne Ste-Victoire :

avant de rejoindre Cucuron où je dois retrouver mes enfants.

Jacques, le 26/08/17

Draguignan

Une fois traversé l’immense camp militaire de Canjuers,  la haute-Provence, grandiose mais sobre laisse place à la végétation méditerranéenne et à des villages de carte postale sur fond de massif des Maures (derrière lequel se cache encore la Méditerranée) : Bargemon

Callas, Tourtour, 

 Ampus

Centre de cette région qui reste bien verte (pins maritimes ou parasol, chênes verts et kermès, cistes, etc) Draguignan, où je suis accueili chez ma tante, est une petite ville qui a perdu (dans les années 70) son rang de Préfecture du Var (au profit de Toulon qui était, quand même, devenu vingt fois plus peuplé qu’elle)

Elle en a gardé la nostalgie dans des bâtiments officiels trop grands ou sans usage. J’ai un petit faible, ainsi, pour l’ancienne école normale d’institutrices, abandonnée, tout droit sortie de « La gloire de mon père »

Jacques, le 23/08/17

Route Napoléon

Il faut reconnaître à Napoléon un certain culot (ça n’est pas un scoop) pour avoir tenté (en revenant, en 1815, de l’Île d’Elbe) de traverser,  à marche forcée et avec sa troupe, les intraversables Basses-Alpes. Entre Senez et Castellane,  on traverse, par exemple, des gorges et une clue (de Taulane) où l’on se demande par où, à l’époque, ils ont bien pu passer (on aperçoit La route moderne en haut à  droite) :

Après un col se découvre, ensuite, le bassin de Castellane : site superbe, à l’entrée des grandes gorges du Verdon, et petite ville haut-provençale  typique (et que dire du marché du dimanche), mais où il y a, décidément beaucoup trop de monde pour moi en cette saison !

Jacques, le 20/08/17

Évêché crotté

A Barrême, j’ai le plaisir de camper en bordure de « train des pignes » lignes à voie étroite qui relie, par les montagnes, Nice à Digne à une vitesse telle,  disait-on, qu’elle laissait le temps de ramasser les pignons de pin en chemin. Une petite ligne perdue qui fait rêver…

Empruntant, ensuite, la route Napoléon comment ne pas m’arrêter à Senez, qui a occupé une si grande place dans mon histoire imaginaire ?

Ce nom a,  d’abord, été associé très tôt à ma passion pour la géographie administrative  française (eh oui !) lorsque j’ai découvert (dans le Quid 1974) qu’il s’agissait du chef-lieu du plus petit et du plus biscornu des cantons français : à peine 260 habitants,  et coupé en deux morceaux séparés par une montagne (en tant que canton, il n’a été supprimé qu’à la fin des années 80s ) : mais d’où lui venait donc cette dignité ? C’est, plus tard, lorsque cette même curiosité  m’à fait explorer les anciens diocèses de France, que j’ai appris que Senez avait été, jusqu’en 1789, le siège d’un micro évêché de Provence, sans doute le plus « crotté » de France (c’est à dire minable aux yeux de la Cour) ; et ceci du fait qu’elle avait été la capitale d’une circonscription de la province des Alpes maritimes romaines (puisque c’est ce découpage antique qui a été repris par les diocèses d’Ancien régime). Où comment  l’organisation de l’Empire romain à continué de faire sentir ses effets jusqu’a le veille de l’an 2 000 !

La cathédrale, romane, est à l’échelle du diocèse : très modeste. Mais une active association de bénévole veille sur elle, et sur les quelques « monuments » que des évêques réformateurs et zélés, du XVIIème  ont implanté dans le village : un « palais » épiscopal, une maison des chanoines, et, selon les décisions de concile de Trente, un séminaire c’est à dire un lieu où les pauvres prêtres du coin étaient un peu dégrossis,  pendant quelques semaines, aux frais de l’évêque.

Quant à la belle acoustique de l’église, j’ai pu la tester en accompagnant, de ma voix, une dame du village, (rencontrée pendant la visite) qui joue de la scie musicale et avec laquelle nous avons improvisé un petit, mais émouvant, récital de cantiques.

Jacques, le 20/08/17

A plus de 2 000 (ter)

Descendant du col d’Allos,  je stationne deux nuits à Colmars  (avec un « s » de Mars) -les-Alpes : très joli village enserré dans des fortifications miniatures auxquelles Vauban a aussi donné la main :

Mon voisin de camping (pâtissier de son état, et saisonnier dans la localité) me recommande le col des Champs, moins connu que les précédents, qui, de Colmars, rejoint, par une petite route, là haute vallée du Var, dans les Alpes Maritimes.  Délesté,  cette fois, de mon bagage, je me félicite d’avoir suivi son conseil : je pense, en effet,  qu’en ce qui concerne le panorama au sommetdu col, celui-ci est, sans doute, le plus beau des trois :

Jacques, le 18/08/17

A plus de 2 000 m

Au bout de trois mois d’entraînement, je me suis,  enfin, risqué à franchir deux cols sérieux, à plus de 2 000 m (en fait, environ 1 100 m de dénivelé positif à chaque fois) :

celui de Vars,  entre la haute Durance et la haute Ubaye, assez circulant :


et, le lendemain (dans un cadre plus sauvage et sur une route plus étroite, à la montée) celui d’Allos, débouchant aux sources du Verdon :

 

Ces routes sont sympathiquement, fréquentées par de nombreux cyclistes ; mais bien peu y étaient avec armes et bagages. J’ai éprouvé un grand bonheur à pique-niquer à leur sommet.

Jacques, le 17/08/17

Briançon 

Réputée plus haute ville d’Europe (la très jolie ville haute, ancienne, fortifiée par Vauban,  que l’ont voit ici, est à 1 320 m) 

n’est pas d’un accès aisé pour le cyclotouriste : le col du Lautaret (venant de Grenoble) requiert un exploit sportif, et la nationale, venant de Gap, le long de la Durance, est un égoût à bagnoles, souvent médiocre et sans aucun aménagement pour les modes doux.

Comme je voulais, néanmoins, y retrouver mes cousins qui y habitent, je me suis rabattu sur le train. Las ! Pour les trois trajets que j’avais prévu de faire, les retards dépassaient 40 mn, y compris au départ même du train. Illustration d’un certain abandon des territoires  périphériques … Une fois qu’on y est, en revanche, le cadre est superbe :

Comme c’était le 15 août, il y avait grand’messe dans la belle collégiale de la ville haute et (pour ceux qui connaissent) la messe était présidée par un membre du groupe de chanteurs « Les prêtres ». C’est, sans doute, la raison pour laquelle, dans son homélie, il a, tout autant, commenté le texte du jour (tiré de l’Apocalypse) que la chanson de Charles Trenet : « Le soleil à rendez-vous avec la lune ».

Jacques, le 15/08/17

Barcelonnette

Le bassin de l’Ubaye (entre col de Vars et col d’Allos,  pour ce qui concerne mon itinéraire) forme, aujourd’hui, l’arrondissement le moins peuplé de France. Sur celui-ci règne Barcelonnette qui, comme son nom le laisse deviner, a été, il y a bien longtemps, une ville neuve (sans doute du temps où cette vallée appartenait à la Savoie et non au royaume de France) et dont subsiste le plan, régulier, en damier. Au coeur de celui-ci s’est développée une ville aux caractères hauts-provençaux classiques :

20170817_093415Mais aussi, depuis qu’entre la fin du XIXème et le début des années 1950, de nombreux habitants de la vallée sont allés faire fortune au Mexique et sont revenus, pour certains, au pays ensuite, toute une partie de ce damier (le long de la rue Porfiro Diaz, par exemple) est constitué de très grosses villas, belle-époque ou entre-deux-guerres, un peu cachées derrière leurs grilles (construites par le « mexicains ») qui font qu’on se croirait presque au Vésinet (l’état des chaussées en moins).

Jacques, le 17/08/17

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Si le nom d’ « Alpes de Haute Provence » n’est, historiquement, pas faux pour désigner ce département, l’ambiance de vallées reculées et  de villages isolés (telle que la dépeignait, déjà, Victor Hugo au début des Misérables autour du personnage d’un saint évêque Digne) aurait tendance à me faire préférer l’ancien nom de Basse-Alpes, plus évocateur, à mon sens, de la réalité.

Très loin, aussi, des enjeux de la mondialisation (et, malgré son nom, des remous de l’Orient compliqué) l’entrée de ce village figé depuis les années 60s en témoigne…

Aux confins des Basses et des Hautes-Alpes, le barrage et l’immense retenue de Serre-Ponçon, noyant le confluent et la haute Durance et de l’Ubaye, offre des points de vue vraiment grandiose. Lorsque j’étais enfant ce nom de Serre-Ponçon (du fait que deux familles amies de mes parents et des mes frères et soeurs aînés y avaient une maison) représentait en outre, pour moi, la totalité des Alpes, où je n’étais encore jamais allé.

 

Aujourd’hui encore ce souvenir ajoute, pour moi, à ce site une magie particulière.

Jacques, le 14/08/17