Bocage vendéen 

A l’extrême sud de l’Anjou, une fois quittée la zone de construction en tuffeau (ce beau calcaire blanc du val de Loire) les villages deviennent assez quelconques, et le paysage un peu monotone.

Puis, presque d’un seul coup, à Mauléon  (Deus-Sèvres) je pénètre dans le bocage vendéen : le relief et le paysage changent complètement : en voici un aperçu depuis le village de St-Michel-Mont-Mercure (dont le nom est un double pléonasme ! puisque Mercure, comme St-Michel, sont des divinités tutélaires des points élèves) :

Mais, en outre, dès Mauléon on voit apparaître les constructions caractéristiques de la côte atlantique : maisons blanches à tuiles canal et même, en second plan, grande église en granit :

20170609_Mauléon(Deux-Sèvres)

Et toujours du vent dans la figure, pour me rappeler que je vais vers l’ouest.

Jacques, le 9/06/17

Abbaye royale de Fontevraud

Me voici à Fontevraud, abbaye au sujet de laquelle  il y a mille choses passionnantes à dire, et qui avait ęté choisie par Aliénor d’Aquitaine pour être la nécropole des Plantagenêts :

Permettez-moi, à partir de ce monument, quelques élucubrations sur une singularité française.

Située  à l’exact confins de trois départements, Fontevraud est en Anjou, sur les terres du 2ème  mari d’Aliénor,  Henri II Plantagenêt (accessoirement roi d’Angleterre, laquelle était un royaume assez modestes à l’époque) mais tout près de la pointe septentrionale de ses terres propres (en tant que comtesse de Poitiers et duchesse d’Aquitaine) et donc, d’une certaine façon, au point de ses possessions le plus proche de celles (dans le Val de Loire) de son 1er  mari, Louis VII roi de France (rappelons que ce dernier l’avait, en effet, répudiée parce qu’elle ne lui donnait pas d’enfant mâle). Une sorte de provocation, donc.

Capétiens contre Plantagenêts, contrôle du val de Loire, problème de succession dynastique : on retrouve les ingrédients de la Guerre de cents ans, dans laquelle s’est fondée le récit national. Et on est, parfois, tenté de se demander ce qui se serait passé si Louis VII n’aurait pas été mieux avisé de  garder une épouse si  bien dotée.

Il a voulu, alors, privilégier le symbolique : la continuité dynastique, de mâle en mâle . Or on peut penser que ce qui a valu, in fine, sa robustesse à la modeste  lignée capétienne,  face aux si puissants Plantagenêts, c’est un peu de calcul et beaucoup d’aléas statistique qui ont fait que, sur douze générations  (de Hugues Capet à Louis X)  la couronne s’est transmise,  sans interruption et sans contestation, de père en fils aîné (contrairement à ce qu’ont pu connaître les Anglais et les Allemands, particulièrement). Circonstances, et stabilité qui lui ont conféré, au fil du temps, un caractère de plus en plus sacré et unificateur (puis centralisateur) ; lequel caractérise, encore et toujours,  notre pays et son rapport au pouvoir central.

CQFD. C’est un point de vue, en tout cas.

Jacques, le 7/06/17

Touraine

Vooci quelques aperçus de la Touraine : campagne entre Loches et Chinon :

une petite rue au pied du château de Chinon :

et le château de Langeais, visité cet après-midi :

J’achève ainsi une station de quatre nuits entre Vienne et Indre qui confluent, toutes deux, avec la Loire près de Huismes où je viens de passer une journée complète de repos chez des amis qui font aussi chambres d’hôte et gîtes dans leur belle grande propriété ancienne (vous pouvez aller voir leur site : http://www.lachancellerie.com, c’est superbe).

Jacques, le 6/06/17

Bulletin de situation

En ce soir de Pentecôte, me voilà parti depuis dix-huit jours. Je pense avoir dépassé les 750 km : mon compteur n’est pas d’accord avec le calculateur d’itinéraire Via Michelin, mais c’est aussi parce que j’emprunte systèmatiquement des petites, voire très petites, routes « blanches », qui sont plus sinueuses (et souvent plus accidentées…).

Le matériel fonctionne bien. Je suis très  très content de ma bicyclette « Voyage » de Ridgeback, de ses accessoires, et du reste de mon équipement (qui représente une trentaine de kilos).

Les épisodes de mauvais temps, il y en a eu plusieurs, n’ont pas duré trop longtemps et ne se sont pas transformés en panade. Dieu merci. 
Le cycliste lui même à l’impression de bien tenir le coup. Mais il est vrai que, comme pour un Jacquet, l’effort physique,  sur la durée,  occupe beaucoup de place : les journées passent vite, et ça vide la tête.

Comme vous avez pu le constater, j’ai trouvé, à plusieurs reprises,  le moyen de me connecter pour faire vivre ce blog.  En revanche, je n’arrive pas, depuis dix jours, à répondre aux mails qui appellent réponse. J’espère trouver une solution.

En tout cas, je vous remercie tous pour les messages d’amitié et d’encouragement qui viennent aussi ponctuer le voyage. C’est aussi un précieux moteur pour moi ; et je pense bien à chacun de vous.

Jacques, le 4/06/17

Un rêve de mon père 

Papa ne donnait pas beaucoup l’impression de laisser cours à ses rêves. Rétrospectivement j’ai donc accordé du prix à l’idée qu’il avait formulée, du temps de mes 9 ou 10 ans, d’une maison de campagne en sud-Touraine (arrondissement de Loches, d’où j’écris ceci). Cette localisation était,  me semble-t-il, la conjonction d’arguments rationnels (ensoleillement, hygrométrie )  et du souvenir de quelques temps qu’il y avait passé,  de retour de captivité, chez sa soeur et son beau-frère  (Paulette et Jean) qui y faisaient, alors, de la résistance sous couvert d’une direction de colonie de vacances. Toujours est-il que cette idée n’à pas du tout emballé Maman, vu le caractère très reculé du coin. Mais c’est vrai que c’est, justement, ce qui fait son charme. Nous y sommes déjà  deux fois passé avec Anne, et j’ai plaisir à retrouver cette ambiance. En compagnie, cette fois, de Sophie et de Valerie,  puisque je sors, aujourd’hui, de presque dix jours en anachorète.

    Jacques, le 3/06/17

    Carpe diem

    Deuxième soir passée dans la Brenne, région d’étangs créés par l’homme au moyen-âge, donc faiblement ondulées  et silencieuse, qui attirent oiseaux pécheurs. Le camping, jeudi soir, était au bord d’un de ces étangs :

    20170602_054135

    et j’y ai assisté, à 7h du matin, à la prise d’une grosse carpe : c’est un beau poisson, aux motifs vert d’eau et jaunes ; et l’activité de pêche en eau douce est une vraie leçon de pleine conscience.

    Jacques, le 2/06/17

    Vallée de la Creuse

    Ce panorama, romantique en diable, est au nombre de ceux qui ont attiré,  dans la deuxième partie du XIX siècle, un groupe de peintres, prédécesseurs des impressionnistes, à Crozant,  au nord de la Creuse,  comme l’explique ce panneau :

    Cette vallée de la Creuse avait, déjà séduit, aun début de cette période… (suite : post ci-dessous)

    Vallée de la Creuse (suite)

    … Georges Sand qui descendait souvent (j’avoue ne pas bien connaître les détails de sa vie tumultueuse) à Gargilesse, ce à quoi il faut lui reconnaître le talent de repérer les sites pittoresques :

    Plus loin encore, sortant de sa vallée profonde et passant entre la petite et la grande Brenne, la Creuse arrose encore Argenton, puis St-Gaultier dont voici une vue depuis le pont :

    Avouez que cette France est un pays magique.

    Jacques, le 1er/06/17